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 I set fire to the rain

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AuteurMessage
Bones
Spécialiste de Serpents & Échelles
Bones


Messages : 98
Date d'inscription : 18/07/2012
Age : 32
Localisation : Hochelaga

I set fire to the rain Empty
MessageSujet: I set fire to the rain   I set fire to the rain Icon_minitimeSam 17 Nov 2012 - 0:14

13 octobre, samedi soir. Bones avait des papillons dans l’estomac. Il était surexcité, il attendait ce moment depuis des mois. Tout avait été soigneusement planifié : la date, l’heure, le lieu… Rien n’allait pouvoir l’arrêter, tout était prévu, tout avait été pensé. Il allait enfin pouvoir mettre son plan à exécution.

Depuis son enfance, Bones avait une attirance pour le feu. S’amusant à brûler toutes sortes d’objets ou encore des insectes, ce n’était qu’à l’adolescence qu’il s’était enfin attaqué à de plus gros défis, à des animaux. Après la mystérieuse disparition du chat de sa voisine insupportable, Bones s’était mis à réfléchir au pouvoir que lui conférait le feu : une domination totale sur ses victimes. Son arme créait la panique, la confusion, la discorde. Et il adorait cela.

Dès lors, il s’était mis à la tâche pour créer un système qui allait lui permettre d’exercer son hobby favori sans alerter les autorités. Des animaux perdus, des cabanes isolées… La plupart du temps, on mettait la faute sur des voyous, parfois même sur la météo, mais jamais n’avait-on soupçonné que Tommy, le garçon timide du coin, aurait fait une telle horreur.

Malgré l’excitation que lui procuraient ses barbecues improvisés, Bones finit rapidement par se lasser des mêmes victimes. Les animaux avaient beau pousser des plaintes déchirantes, ce n’était pas ce que Bones recherchait. Il voulait quelque chose de plus fort, quelque chose qui le secouerait jusqu’au plus profond de ses entrailles. Les humains semblaient la nouvelle étape à franchir.

Désormais, il ne s’agissait plus d’un jeu, mais bien d’une traque. Il ne pouvait pas choisir ses victimes au hasard, bien que l’option fût intéressante. Il devait sélectionner des individus qui n’allaient pas créer un tollé. S’il s’en prenait à des célébrités, la police allait se jeter sur l’affaire et Bones allait être rapidement retrouvé. Si, au contraire, il choisissait des êtres innocents, inconnus, les enquêteurs allaient devoir investiguer plus longtemps. Qui? Comment? Pourquoi? Tant de suspects potentiels à éliminer de la balance alors que Bones n’allait probablement même pas faire partie de cette vague de tueurs.

Commença alors une interminable recherche. Les matériaux les plus inflammables, les immeubles les mieux situés, les casernes de pompier les plus proches… Bones ne négligeait aucun détail, prenait tout en note. Il avait étudié attentivement les allées et venues des locataires du bloc-appartement choisi et il avait déterminé l’heure à laquelle la majorité des habitants s’y trouvait. Une fois qu’il eut ficelé un plan parfait, ne restait plus qu’à attendre le jour J.

13 octobre, la journée de son anniversaire. Il ne pouvait pas rêver d’un meilleur cadeau. L’air froid de l’automne agitait les quelques feuilles qui s’accrochaient désespérément à leur branche. Bones les observa brièvement, puis reporta son regard à son poignet. Plus que cinq minutes et il pourrait finalement passer à l’action. La rue était vide, le noir de la nuit avait fait fuir les passants. Bones sentait l’adrénaline monter en lui. Il avait hâte de voir son plan à l’œuvre. Il ne doutait pas de sa réussite, il savait pertinemment que tout irait à merveille, mais c’était tout de même une première, et il était fébrile.

Vingt-trois heures quarante-deux. Heure tant attendue, enfin arrivée. Bones traversa la rue, les mains dans les poches pour se réchauffer. Son cœur se mit à accélérer, un faible sourire se glissa sur ses lèvres. Il avait l’impression de retomber en enfance. Rapidement, il pénétra dans l’immeuble et, sans s’attarder davantage dans le hall d’entrée, il monta à chaque étage afin de rendre impraticable les sorties de secours. La tâche ne lui prit que quelques minutes, tel que prévu. Il dévala silencieusement les escaliers pour retourner au rez-de-chaussée, puis il déverrouilla la porte de la remise en crochetant la serrure.

Bones avait choisi de démarrer l’incendie dans cette pièce, car elle était pleine de vieux tissus et d’étagères en bois. Rien de mieux pour allumer un feu. En plus, le système de ventilation allait permettre d’alimenter le feu, et l’oxygène allait pouvoir guider les flammes au travers l’immeuble à une vitesse fulgurante. Bones n’avait qu’à mettre en marche le système et à observer. Le sourire du jeune homme se fit plus franc. Solennellement, il sortit son briquet de sa poche ainsi qu’une bouteille remplie d’essence. Il était rendu à l’étape la plus cruciale de son plan, il devait agir vite.

Bones répandit l’essence sur le sol et les étagères, en jetant les tissus par terre. Il prit ensuite un bout de papier et un crayon qu’il avait apportés, puis il s’appuya sur le mur pour dessiner un bonhomme sourire. Il remit le crayon dans sa poche en observant son petit gribouillis. Les yeux fixés sur le morceau de papier, Bones tendit le bras et approcha le briquet du dessin. Le papier prit lentement feu, le sourire se déforma à vue d’œil. Bones lâcha le bout de papier et recula d’un pas en regardant la feuille voleter jusqu’au sol. Au contact du papier enflammé, les tissus s’embrasèrent en un battement de paupière. Satisfait, Bones ferma la porte sur l’enfer de chaleur qui se créait et, d’une main distraite, il appuya sur l’interrupteur de la ventilation.

Sans plus attendre, Bones sortit de l’immeuble avec nonchalance en barricadant la porte derrière lui. Il marcha jusqu’au bout de la rue, fit le tour du pâté de maisons et revint à son point d’observation. Le feu s’était mis à gruger la bâtisse avec une rapidité effarante. Bones eut du mal à contenir son extase. Le quartier était toujours endormi, seul le spectacle des flammes animait la noirceur de la rue. Quelques secondes plus tard à peine, des voisins plus-ou-moins conscients sortaient de leur maison, un air effaré au visage. Bones se mêla à la foule, discret, tandis qu’une sirène de pompiers résonnait au loin.

C’était trop tard. L’œuvre de Bones était réalisée, son plan s’était déroulé à merveille. De violents frissons saisirent Bones lorsque des cris horribles déchirèrent le silence de la nuit. Des cris de désespoir face aux portes barricadées, aux maudites fenêtres scellées. Les larmes montèrent aux yeux du jeune homme. Il ne s’agissait pas de larmes de regret, ou de tristesse. Au contraire, le spectacle était si magnifique, Bones se sentait surpassé par tant de puissance. Les flammes dansantes sous les jets inutiles des pompiers, la chaleur étouffante qui venait lui réchauffer le visage…

La foule se compacta, des curieux venaient des rues voisines pour observer le massacre. Bones eut un sourire froid face à leur perversité. Ces êtres si naïfs, qui s’extasiaient autant que lui face au spectacle horrifiant de la mort. Et dire qu’ils allaient peut-être être les prochains sur la liste du pyromane… Bones jeta un coup d’œil à son poignet : minuit dix-huit. Trente-six minutes bien investies. Satisfait de son travail, Bones abandonna les pompiers qui essayaient en vain de venir à bout des flammes et tourna les talons. La nuit était loin d’être finie pour lui.

Il avait une autre surprise à planifier.
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