He buys games I loose my frames

Laçant rapidement ses chaussures, Emy sortit de chez elle. Dévalant l’escalier, elle jeta un coup d’œil à son cellulaire. Plus que deux minutes avant que le bus ne se retrouve au coin de la rue. Elle s’empressa de courir jusqu’à l’arrêt de bus et reprit enfin son souffle. L’alarme de son cellulaire n’avait pas sonné suffisamment fort pour qu’elle l’entende. Aujourd’hui, elle devait absolument se présenter dans une boutique de jeux vidéo pour aller acheter une réédition collector de Bomberman. Cela faisait déjà quelques jours qu’elle était en vente, mais Emy arrivait toujours lorsque les stocks étaient vides.

Tentant toujours de rester impassible, celle-ci avait pourtant du mal à contenir les nombreuses émotions qui l’habitaient. La haine de ne pas avoir eu le jeu dès le premier jour de la sortie, la honte de n’avoir pas correctement régler l’alarme de son cellulaire, l’impatience d’arriver à la boutique… Dans le bus, elle ne prit même pas le temps de s’asseoir. Elle restait plantée près d’une fenêtre pour être certaine de ne pas rater son arrêt. Après à peine cinq minutes, elle appuya sur le bouton d’« arrêt demandé » du bus. Elle marchait très rapidement, son regard, décidé. Se faufilant entre les quelques personnes sur son chemin, elle entra dans la boutique en vitesse en se dirigeant vers le comptoir. Elle ne se soucia même pas de savoir s’il y avait d’autres personnes. Il n’était que neuf heures après tout. Qui se levait aussi tôt pour acheter un jeu vidéo?

-Emy!

C’était le type qui tenait la boutique de jeux vidéo. Bien sûr qu’il connaissait Emy. Bien sûr.

-Charles! Dit-elle fermement en mettant ses deux mains sur le comptoir. Elle avait levé le ton beaucoup plus qu’elle ne l’aurait voulu. Mais, elle reprit : Dis-moi que tu l’as!

-Quoi donc? L’embêta-t-il.

-Cette édition collector… Il me la faut! Tu sais de laquelle je parle!

Elle réalisait peu à peu à quel point elle devait avoir l’air ridicule et rougit légèrement. Mais elle s’en fichait. Elle était là pour une bonne raison, rien qu’une. Après ça elle rentrerait chez elle pour ne plus en ressortir jusqu’à besoin futur. Charles lui fit un signe et alla regarder dans l’arrière-boutique. Impatiente, Emy s’en mordait les lèvres. C’est avec un regard mi-paniqué mi- déprimé qu’elle le vit revenir les mains vides.

-Écoute Emy, les stocks vont être refaits cet après-midi. Je dirais vers deux heures.

Elle soupira en regardant son cellulaire. Cinq heures à attendre... Et ensuite ce jeu serait à elle.

-J’imagine que je vais te revoir aujourd’hui donc? Lui demanda le commis en riant. Tu sais, si tu veux, je peux t’en acheter un et tu me rembourseras tout à l’heure.

-TU… TU FERAIS ÇA?

-Ouep, parce que ch’uis le meilleur, dit-il en lui adressant un claquement de doigts.

-Bien sûr, fit Emy en se moquant un peu. Elle le pointa ensuite du doigt, un regard mesquin au visage. Si tu brises ta promesse, tu auras à faire à moi.

-Ahah! Je sais!

Elle enleva ses mains du comptoir et détendit ses épaules. Son jeu arriverait bientôt… Bientôt… Elle lui fit un signe de la main pour lui dire au revoir avant de sortir du magasin, un souffle de frustration s’émanant de sa poitrine. C’est en tournant vers la gauche qu’elle fonça dans quelqu’un. Un peu étourdie, elle s’attendait déjà à se faire crier de regarder ou elle allait.

Il avait eu une nuit minable. Le peu de sommeil qu'il avait réussi à obtenir avait été bourré de mauvais rêves, laissant Bones plus fatigué au réveil qu'il ne l'était la veille.

Son insomnie se faisait insistante ces jours-ci, le laissant dans un perpétuel état comateux. (Il aurait pu gagner l'Oscar du meilleur zombie.) Il arrivait encore à donner ses cours de guitare, mais l'enthousiasme avait de la difficulté à être au rendez-vous, contrairement aux migraines. Il fallait dire que la quantité de boissons énergisantes qu'il ingérait n'aidait pas sa cause, mais il lui fallait bien quelque chose pour survivre au jour.

Ce fut donc avec une exaspération plutôt désespérée que Bones remarqua l'heure à son cadran : huit heures et demie. Un misérable petit trois heures de sommeil agité. Il avait déjà envie de vomir.

Le jeune homme se leva malgré tout, impatient de quitter son lit après une nuit si pitoyable, et il alla se chercher un Redbull dans la cuisine. Il figea devant son réfrigérateur, la lueur bleutée éclairant son torse dans la noirceur de l'appartement.

– Fuck, soupira-t-il en baissant la tête, épuisé.

Sa réserve de Redbull était à sec, il avait oublié d'acheter de nouvelles canettes la veille. Lâchant un énorme soupir pour signifier à quel point la tâche l'énervait, Bones referma la porte du réfrigérateur et retourna près de son lit pour récolter ses vêtements. Il enfila un t-shirt qui semblait propre et une paire de jeans qui traînait au sol, puis s'empara de sa veste, alias fidèle manteau toute-saison, avant de se diriger vers la sortie.

Kelly quittait également son appartement, probablement pour aller travailler, lorsque Bones verrouillait la porte derrière lui. Elle lui passa une main affectueuse dans les cheveux.

– Bon matin, Tommy, chantonna-t-elle en continuant son chemin. Qu'est-ce que tu fais debout?
– J'ai pu de redbuuuuull.
– Tu devrais aller te chercher un vrai déjeuner.
– Oui, avec toute ma non-argent.

Kelly rit doucement en atteignant l'escalier.

– Prend-toi quelque chose à manger avec, au moins. Espèce d'addict.

Elle disparut avant que Bones ne puisse répliquer, laissant le blond seul dans le couloir. Kelly avait probablement raison… Il pouvait probablement se procurer un petit déjeuner dans un restaurant pas cher, au lieu de sa caisse habituelle de boisson énergisante. Ça n'allait pas lui donner les ailes, mais ça serait un carburant suffisant pour la journée. Et puis, il n'avait qu'à en voler à William au travail ce soir-là.

Il traversa les trois étages le séparant du sol et sortit à l'extérieur, l'air frais du matin le faisant resserrer sa veste contre lui. La rue était raisonnable achalandée, considérant l'heure, et Bones erra parmi les passants, à la recherche d'un McDonald. Il n'avait pas un emplacement en tête, se disant qu'il finirait tôt ou tard par en croiser un. Il laissa son regard vagabonder autour de lui, observant les devantures des magasins de la rue opposée.

Il sursauta lorsqu'on lui fonça brusquement dessus, perdant momentanément l'équilibre. Il allait bafouiller une excuse, mais s'arrêta net en reconnaissant la fille qui s'était écrasée contre lui. Un sourire étonné se fraya un chemin sur ses lèvres.

– Hey, bon matin!

Contrairement à ce qu'elle croyait devoir endurer, Emy releva son visage et se fit aborder de manière plutôt surprenante. Effectivement, au lieu de se faire engueuler, un visage plutôt familier lui souhaita bon matin. Encore ébahie, celle-ci avait du mal à comprendre ce qui se passait. C'est en replaçant ses lunettes qu'elle arriva à le reconnaître.

-Oh! Heu... bonjour? Bon- bon matin, j'veux dire!

Elle ne s'attendait pas du tout à le voir. À vrai dire, elle se demanda à quel point leurs routines s'entremêlaient. Ils avaient des amis communs, habitaient dans le même quartier... et maintenant ils se trouvaient près de la même boutique de jeux vidéos. Remarque, il est tout à fait normal qu'elle n'ait jamais remarqué sa présence avant de l'avoir rencontré.

-C'est Bones, c'est ça?

La jeune femme semblait encore se remettre de l'avoir percuté. Il avait l'air tellement épuisé. Son teint était pâle et ses cheveux en bataille. Emy avait eu un réveil brusque, mais lui, c'était comme s'il n'était pas encore réveillé du tout. Elle jeta un coup d'oeil au travers de la fenêtre de la boutique de jeux vidéos; Visiblement, Charles avait été témoin de sa maladresse et s'esclaffait derrière son comptoir. Frustrée, elle s'empara du poignet de Bones pour l'éloigner de la boutique en marchant rapidement. Environ un mètre plus loin, elle le lâcha en rougissant et en croisant les bras.

-Désolée. C'est à cause de ce type à la boutique, dit-elle en pointant derrière. Je ne l'apprécie pas particulièrement mais c'est lui qui me vend mes jeux, tu vois.

Elle émit un rire moqueur en regardant au ciel. Pourquoi lui racontait-elle tout ça? C'était stupide et sans intérêt. Elle ne savait même pas si Bones était son véritable nom, elle ne savait pas s'il était quelqu'un qui en valait la peine. Soudainement, ses sous-vêtements Zelda lui revinrent en tête et elle rougit un peu. Cette soirée-là n'était pas si loin dans ses souvenirs tout de même. C'est vrai qu'il pouvait s'avérer sympathique. Après tout, Mizuiro semblait le connaître. Il devait sans doute être quelqu'un de gentil. C'est avec cette considération qu'elle sembla réaliser encore plus son air de mort-vivant. Elle toussota légèrement avant de continuer.

-Hum, enfin. Est-ce que ça va? C'est... c'est pas comme si j'me faisais du souci ou un truc du genre mais... T'es plutôt pâle...

– C'est Bones, c'est ça?

Le jeune homme sourit doucement, un peu soulagé qu'Emy n'ait pas oublié son existence (la situation serait rapidement devenue gênante si elle ne l'avait pas reconnu). Avant qu'il ne puisse ajouter quoi que ce soit, Emy le tira plus loin par le poignet, un air vaguement énervé au visage. Elle le libéra rapidement, croisant les bras en s'arrêtant près de la vitrine d'un petit café.

– Désolée. C'est à cause de ce type à la boutique. Je ne l'apprécie pas particulièrement mais c'est lui qui me vend mes jeux, tu vois.

Bones hocha lentement la tête.

– Hmm, il a un bon appât, comprit-il avec un vague sourire.

La conversation tomba un peu, Emy semblant perdue dans ses pensées. C'était étrange de la revoir comme ça, dans la rue, avec son air tout sérieux, alors qu'il l'avait vue écraser tout le monde à Mario Kart quelques semaines plus tôt. Il avait le vague souvenir d'une petite tête dépassant de derrière le sofa, des petits yeux fatigués le scrutant depuis l'autre pièce. Il n'avait pas beaucoup discuté avec elle, mais la voir céder sa place confortable sur le matelas pour offrir à son amie un moment privilégié avec Cameron lui avait permis d'en apprendre plus sur elle. Des désintéressés qui se préoccupaient secrètement de ceux les entourant, Bones en connaissait quelques-uns.

Emy toussota légèrement, attirant l'attention de Bones.

– Hum, enfin. Est-ce que ça va? C'est… c'est pas comme si j'me faisais du souci ou un truc du genre mais… T'es plutôt pâle…

Bones réprima un rire. Et voilà, elle s'inquiétait, sans vouloir paraître inquiète.

– Ça va, la rassura-t-il aussitôt. Mauvaise nuit de sommeil. Mauvaise semaine de sommeil en fait, ça explique le teint cadavérique. …tu allais acheter des jeux vidéo aussi tôt le matin? réalisa Bones, surpris.

Il émit un rire avant de répondre à sa question, comme s'il avait l'habitude de se la faire poser. Ce qu'il était bizarre ce type. Puis, il passa un commentaire sur l'heure à laquelle elle s'était levée pour aller acheté des jeux vidéos. Pour Emy, ça semblait normal, mais elle  comprit rapidement qu'elle était plutôt excessive comparée à bien d'autres.

-Oh, commença Emy, c'est qu'il s'agit d'une sortie récente et il est introuvable partout. Sur le net, il est plus dispendieux également.

Elle décroisa les bras rapidement et jeta un autre coup d'oeil à son téléphone. Il était neuf heures quinze. La journée allait être longue. Emy se sentait déjà embêtée par l'idée de parler à Bones de manière aussi ouverte, si en plus elle n'avait rien à faire jusqu'à quatorze heures, elle allait finir par s'embarrasser toute seule. Ce n'était pas comme si elle était habituée d'entretenir plus qu'une seule relation amicale. Peut-être était-ce le moment d'en commencer une autre à l'instant? Mais voyons, qui avait le temps pour ça? Emy, visiblement, mais elle n'aimait pas se l'avouer. Elle n'aimait définitivement pas avoir besoin de quelqu'un pour se distraire. L'autonomie, c'était sa fierté. D'autant plus qu'elle n'était aucunement douée pour entretenir une conversation. Il n'y avait pas à dire, aujourd'hui tout allait de travers.

Remarquant un petit café du coin de l'oeil, elle réalisa bien vite qu'en plus, elle n'avait pas pris son petit-déjeuner ce matin.

-Bon bah... Moi j'irais manger alors... Est-ce que le cadavre aurait envie d'un petit-déj?

Elle avait tenté de se moquer de lui mais se trouva à rougir malgré elle. Emy venait vraiment... de l'inviter? Bon sang; c'était une connaissance, rien de plus. Pourtant, la majorité des relations débutent comme ça à ce qu'on dit. "On s'appelle et on déjeune" ? Dans son cas c'était surtout "J'ai faim et il serait impoli de ma part de lui dire de déguerpir". C'était une situation qui l'obligeait un peu à devoir parler à quelqu'un et qui obligeait cette dite personne à lui parler aussi. Elle espérait seulement qu'il n'accepte pas simplement par politesse; ce serait encore pire. Elle se justifia presque aussitôt pour clarifier ses paroles précédentes.

-Hum. Enfin si t'as autre chose à faire, vas-y...

Chaque fois qu'elle essayait d'avoir l'air de s'en ficher, elle savait à quel point elle était contradictoire. Elle ne se souciait pas plus de lui que de Charles. Ah, c'était faux tout de même. Charles, elle ne l'appréciait pas du tout. Bones lui, semblait gentil, mais ce n'était pas une raison pour le lui faire savoir.

Emy lui expliqua qu'elle était à la recherche d'un nouveau jeu, visiblement difficile à obtenir si elle était prête à se lever aussi tôt pour se le procurer, puis elle jeta un petit regard au café devant lequel ils discutaient.

– Bon bah… Moi j'irais manger alors… Est-ce que le cadavre aurait envie d'un petit-déj?

L'invitation d'Emy prit Bones par surprise, ce dernier ayant l'impression que la jeune femme ne recherchait pas spécialement de compagnie. Et comme pour confirmer, à peine Emy prononça-t-elle ces paroles que la jeune femme semblait revenir sur sa décision.

– Hum. Enfin si t'as autre chose à faire, vas-y…

Bones lança un regard vers le café, tâchant de voir s'il y trouverait quelque chose de simple à son goût. Il se retourna vers Emy, haussant les épaules.

– Je m'en allais me prendre de quoi au McDo, ça fera pas un grand changement de plan.

Il ouvrit la porte et la tint ouverte pour qu'Emy passe devant lui, adressant un petit sourire poli à la jeune femme au passage. Il n'avait pas vraiment discuter avec elle lors de leur première rencontre, il savait qu'elle était gameuse et c'était à peu près tout ce qu'il avait réussi à déduire. Emy était réservée, rien de mal à cela, mais si elle invitait Bones à partager un repas, c'était forcément parce qu'elle voulait discuter… non? Avec la fatigue accumulée des derniers jours qui lui embrumait les pensées, Bones allait être d'une éloquence mémorable.

Il se mit en file avec Emy, scrutant attentivement le menu en quête des aliments les moins coûteux.

– T'es déjà venue ici? lui demanda-t-il, dans l'espoir de démarrer une nouvelle conversation.

Alors qu'ils attendaient dans la file, Emy jeta un coup d'oeil à son cellulaire. Il était 9h30. L'attente allait être pénible. Elle soupira subtilement, puis se rappela que Bones était derrière elle. Peut-être que ça n'allait pas être si pénible avec quelqu'un finalement. Elle se retourna dès que le jeune homme lui posa une question.

– T'es déjà venue ici?

– Heu, ouais. Deux ou trois fois. Leurs sandwichs sont délicieux...

Elle émit un petit sourire, mal à l'aise, se retournant presque aussitôt pour faire semblant de chercher quoi commander. Elle savait déjà ce qu'elle voulait, un bagel et un thé, rien de plus. Le pauvre, il devait se sentir si mal, pire qu'Emy si ça se trouve. La situation était bien gênante. Quel genre de personne pouvait apprécier être près de quelqu'un comme elle? Même si elle se souciait beaucoup de ce qu'il devait penser d'elle, la jeune femme tentait de faire tout son possible pour qu'il n'en ait pas l'impression. Elle était comme ça.

Dès qu'elle eut passé sa commande, elle alla s'asseoir à un toute petite table près de la fenêtre. Bones était encore près du comptoir. Emy croisa les bras et le regarda du coin de l'oeil. Tout son être semblait inspirer la fatigue. Il était vraiment étrange. Elle se demandait d'ailleurs comment Mizuiro avait pu le rencontrer...

Lorsque celui-ci se dirigea vers Emy, elle fit mine de ne pas le regarder, détournant son attention vers la fenêtre. S’asseyant devant elle, il se mit presque aussitôt à manger. Emy fit de même, plutôt gênée de s'être retrouvée dans un charmant petit café à manger un bagel avec Bones. Elle était si peu habituée de manger en compagnie de quelqu'un ces temps-ci. Sa mère et son frère sont souvent débordés et ont des rythmes de vie complètement différents de celui d'Emy. Tous les deux fixaient la fenêtre sans rien dire. Elle replaça ses jambes sous la table, de peur d'heurter les siennes. Ce n'était pas le moment pour qu'il se fasse des idées, et elle non plus d'ailleurs.

Emy déposa son bagel et entama son thé, soufflant légèrement dans sa tasse.Elle finit par porter attention au visage de Bones, alors que lui regardait toujours dehors. Même s'il incarnait la définition de l'insomnie, derrière ses cernes, elle pouvait discerner des petits yeux gris. Des yeux fatigués mais curieux, concentrés sur peut importe ce qui attirait son attention à l'extérieur. Des yeux doux, rêveurs...

Son observation fut brève, et lorsqu'il redirigea son regard vers elle, Emy rougit et manqua de s'étouffer. Elle toussota un peu, mit sa main devant sa bouche avant de ré-engager la conversation.

-Hum... Mizuiro... enfin je veux dire... comment vous vous êtes connus, toi et elle?