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 Prompts pour Noyo

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AuteurMessage
Bones
Spécialiste de Serpents & Échelles
Bones


Messages : 98
Date d'inscription : 18/07/2012
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Localisation : Hochelaga

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MessageSujet: Prompts pour Noyo   Prompts pour Noyo Icon_minitimeMer 8 Jan 2014 - 17:29

#1 Babysitting shenanigans

Lorsque Tristan avait appris que Muse venait à Montréal, il avait aussitôt rassemblé tout son argent de poche pour se procurer un billet… et avait constaté qu’il lui manquait une bonne cinquantaine de dollars s’il voulait avoir la chance de voir Matthew Bellamy de près. Refusant la charité de ses parents, il avait choisi de mériter pleinement son ticket en gagnant honnêtement les quelques billets de vingt qu’il lui manquait : une soirée de gardiennage semblait tout indiqué. Bien sûr, Tristan n’aimait pas trop les enfants et sa patience atteignait rapidement ses limites, mais vraiment, il suffisait de bien choisir ses morveux.

Les Thomas avaient trois enfants : Alexis, Legan et Nathaniel. Famille plutôt riche, ils avaient une maison classe et les gosses semblaient tout de même bien élevés (en tout cas, mieux que William ne l’avait été). Tristan n’était pas certain de pouvoir s’occuper des trois enfants à la fois (surtout que Nathaniel était plutôt jeune), mais il offrit tout de même ses services aux Thomas, sans grand espoir.

Il reçut un appel la semaine suivante : les Thomas avaient rendez-vous avec Nathaniel chez un spécialiste d’il-ne-savait-quoi (mais qui devait sûrement coûter les yeux de la tête) et Alexis avait une fête d’anniversaire chez l’un de ses amis et avait prévu rester à coucher là-bas. Quant à Legan, il n’avait voulu accompagner ni ses parents ni son grand frère. Garder un petit garçon le temps d’une soirée, il n’y avait pas de façon plus simple de se faire de l’argent facile.

Tristan se pointa à cinq heures tapantes chez les Thomas. Il avait avec lui quelques livres pour passer le temps lorsque Legan serait au lit, mais il avait également la ferme intention de profiter de la télévision des Thomas. Mme Thomas ouvrit la porte, l’air fatiguée.

- Ah Tristan, bonjour. Merci de venir t’occuper de Legan. Un de ses amis va passer la nuit ici, est-ce que ça te dérange?
- Un ami? Oh, ça devrait aller.

Deux enfants, il n’y avait rien là.

- Bien. Pour le souper, il y a des plats dans le réfrigérateur qui n’attendent qu’à être réchauffés. Nous mangeons habituellement vers six heures.
- Parfait, je m’en occuperai sans problème.

Mme Thomas avait entraîné Tristan vers le salon tout en parlant. Deux garçons aux cheveux bruns et un blond se trouvaient hypnotisés devant la télévision. Mme Thomas soupira.

- Alexis, où est ton sac? Ton cadeau? Tu as brossé tes dents?
- Tout est déjà dans la voiture Maman, répondit le petit bonhomme avec une prononciation impeccable.
- Chéri, tu as Nathaniel?

Une réponse fut criée depuis le garage. Mme Thomas leva les yeux au ciel, puis saisit Alexis par le bras.

- Allez viens, ton père et ton frère attendent après toi.
- Byebye Legan. Amuse-toi bien avec…

Alexis adressa un sourire à Tristan, puis s’enfuit en gloussant vers le garage. Tristan eut un air interdit avant de se tourner vers Mme Thomas.

- Nous serons de retour vers dix heures. J’aimerais que les petits soient couchés avant notre arrivée.
- D’accord, j’y veillerai.

Affichant un sourire forcé, Mme Thomas se tourna vers Legan et son ami.

- Bonne soirée les garçons. Soyez sages.
- Oui Maman.

Mme Thomas adressa un signe de tête poli à Tristan, puis elle alla rejoindre son mari. Lorsque la porte se referma, Tristan se tourna vers les petits. Ceux-ci n’avaient pas bougé d’un poil, les yeux toujours rivés sur la télévision. Tristan s’avança vers eux, esquissant un vague sourire.

- Bonjour, moi c’est Tristan.

Legan l’ignora royalement. Le blond se contenta de cligner les yeux dans la direction de Tristan. Ce dernier profita de cette faible attention pour faire la conversation.

- Comment tu t’appelles?
- Il s’appelle Bones. Parce qu’il est mince. Et on voit ses os.

Pour appuyer ses dires, Legan leva le t-shirt de Bones, me présentant ainsi les côtes pointues du garçon. Le blond me regardait avec une complète apathie, l’air d’un psychopathe en herbe.

- Ah, c’est intéressant comme surnom. Vous êtes amis depuis longtemps?
- Je sais pas, répliqua Legan en lâchant le t-shirt de Bones.

Le blond se jeta sur Legan pour lui chuchoter quelque chose à l’oreille.

- Il dit que ça fait deux ans.
- Ah. Vous êtes bons copains alors.

Legan tourna la tête vers Tristan.

- T’es plate.

Tristan reçut la critique avec étonnement, un rire surpris se glissant hors de ses lèvres.

- Ah, d’accord, merci. Je peux essayer de corriger le tir si tu veux. Vous avez envie de jouer à quelque chose?

Bones se pencha à nouveau vers Legan pour lui murmurer une réponse à l’oreille.

- Tu ne peux pas répondre seul? demanda Tristan.
- Il aime pas parler aux inconnus. Et il dit qu’il a envie de jouer à Opération.
- Vous avez ce jeu-là?
- Oui. Il est dans le sous-sol. Va le chercher.
- Okay… Tu voudrais pas venir avec moi pour me montrer?
- C’est la première armoire après les escaliers.

Voyant que Legan n’avait pas l’intention de quitter son siège, Tristan se leva et se dirigea avec lenteur vers le sous-sol. Il alluma la lumière et vit l’armoire dont Legan parlait au bas des escaliers. Alors qu’il descendait tranquillement les marches, les lumières se fermèrent et la porte claqua. Tristan poussa un soupir. Je les déteste déjà. Il remonta rapidement les marches et ouvrit la porte. Ou plutôt, il essaya de l’ouvrir. La porte n’était pas verrouillée, mais quelque chose de l’autre côté l’empêcha de s’ouvrir.

- Les gars, c’est pas drôle, ouvrez-moi.

Il entendit les rires excités de Legan et Bones. Je les déteste. Tristan cogna plus fort. Qu’est-ce qu’ils ont foutu devant la porte bon sang… Il donna un coup d’épaule dans la porte, repoussant de quelques centimètres le fauteuil que Legan et Bones avaient tiré jusque là. Tristan leva les yeux au ciel et poussa jusqu’à ce que la porte soit suffisamment ouverte pour qu’il puisse passer.

- Wow, les gars, je vous pensais plus ma…

Il n’y avait plus personne dans le salon.

- C’est pas vrai, soupira Tristan. Bon, vous voulez jouer à cache-cache?

Un cri suraigu retentit depuis le deuxième étage. Tristan s’avança avec prudence dans les escaliers.

- On pourrait regarder un film si vous voulez, suggéra-t-il. Quelque chose de comique, ça vous plairait?

Les deux garçons se précipitèrent en courant dans l’escalier, passant à toute allure à côté de Tristan. Ce dernier revint sur ses pas et trouva Legan et Bones assis à la table de cuisine, crayons et papier en main. Tristan poussa un soupir soulagé.

- Bonne idée, j’aime bien dessiner aussi.
- On en a pas apporté pour toi.
- Bon, ben, je vais vous regarder alors. Tu dessines quoi Bones?

Trop loin de Legan pour lui chuchoter à l’oreille ce qu’il voulait dire, Bones baissa la tête et se concentra davantage sur sa feuille qu’il barbouillait de crayon de cire. Tristan pencha la tête sur le côté.

- C’est… un chien?
- Je crois que c’est un palmier. Il en dessine souvent ces temps-ci.
- Tu aimes les palmiers Bones?

Le petit secoua la tête. Il dessina un bonhomme triste au pied de l’arbre et me tendit le dessin.

- Okay… euhm, merci.
- C’est toi et un palmier, lui indiqua Legan.
- J’ai l’air triste?
- Non. T’as l’air plate.

Tristan hocha lentement la tête.

- Ouais, ça tu l’as déjà dit...

Tristan jeta un regard discret à sa montre. Cinq heures vingt-sept. La soirée allait être longue.

~ ~ ~

#2 Conte de fées – Hansel et Gretel
*J’ai carrément pris le conte et j’ai changé les noms et quelques phrases pour que ça fitte*

Près d’une grande forêt vivaient Darren, un pauvre bûcheron, sa femme Lê Thu et leurs deux enfants : l’aîné s’appelait William et le cadet, Legan. Une année, la famine s’abattit sur le pays et même le pain vint à manquer, au grand désarroi de la famille. La nuit, dans son lit, recroquevillé dans un coin des couvertures afin d’être le plus loin possible de sa femme, le bûcheron ruminait de tristes pensées et remâchait ses soucis. Rassemblant son courage, il réussit à prononcer ces quelques mots :

-Qu’est-ce qu’on va devenir? Comment est-ce qu’on va nourrir les enfants alors qu’on ne peut plus se nourrir nous-mêmes? Où allons-nous trouver l’énergie pour travailler?
-Eh bien, Darren, dit Lê Thu, parfaitement éveillée, j’ai un plan à cet effet. Demain, on conduira les enfants au plus profond de la forêt ; on allumera un feu et on donnera à chacun de ses petits morv… enfin, on leur donnera une bouchée de pain. Puis on ira travailler et ils resteront seuls. Legan ne portera jamais attention au trajet et William est trop idiot pour s’en rappeler : ils ne pourront plus retrouver leur chemin et on sera enfin débarrassés d’eux.
-Q-Quoi? bégaya Darren, horrifié. Je ne ferai pas ça! Comment pourrais-je abandonner mes enfants tout seuls dans la forêt! Les bêtes sauvages et Nolan auraient vite fait de les dévorer!
-Idiot, répondit Lê Thu (l’insulte alla droit au cœur du grand homme), tu préfères qu’on meure de faim tous les quatre? Alors, tu peux commencer à raboter les planches de nos cercueils.

Et elle le harcela jusqu’à ce qu’il accepte ce qu’elle proposait.

-Mais… j’ai le cœur brisé en pensant à nos pauvres fils, soupira Darren, regrettant déjà sa décision.

Les deux garçons avaient tellement faim qu’ils n’arrivaient pas à dormir. Ils entendirent ce que la marâtre disait à leur père. Legan pleura amèrement et dit à son frère :

-We’re fucked.
-Ben non, Legan, dit William. Inquiète-toi pas, j’vas trouver un moyen de nous sauver. Je le jure sur ta tête.

Quand les parents furent endormis, il se leva, s’habilla et se glissa dehors à travers la chatière. La lune brillait dans le ciel et, devant la maison, de petits cailloux blancs étincelaient comme des diamants. William se pencha et en remplit ses poches. Puis il rentra dans la maison et dit à Legan :

-Fais-moi confiance, p’tit frère, j’ai trouvé des roches.

Et il se recoucha. Legan cligna des yeux à quelques reprises, peu rassuré, avant de s’enrouler dans ses couvertures avec le vain espoir de devenir invisible. Il hurla en sentant la poigne ferme de Lê Thu qui le secouait au petit matin.

-Debout, paresseux! Il faut aller chercher du bois dans la forêt.

Elle donna un morceau de pain aux deux garçons en disant :

-C’est votre lunch pour le dîner ; mangez pas tout avant, sinon vous allez crever de faim.

Comme les poches de William étaient pleines de cailloux, Legan prit le pain et le mit dans son tablier fleuri. Puis ils partirent tous pour la forêt. Au bout de quelque temps, William s’arrêta pour regarder vers la maison. Et sans cesse, il répétait ce mouvement. Darren l’interpella maladroitement :

-Qu’est-ce que tu regardes, William? Pourquoi restes-tu toujours en arrière? Fais attention!
-Attention? Attention à quoi?
-Je sais pas trop, c’était dans le conte original.
-Oh. Dans ce cas : ah! père, je regarde mon petit chat blanc perché là-haut sur le toit et je lui dis au revoir.

Lê Thu leva les yeux au ciel.

-Idiot que tu es! on n’a même pas de chat. C’est un reflet de soleil sur la cheminée.

En réalité, William ne regardait pas le chat. À chaque arrêt, il prenait un caillou blanc dans sa poche et le laissait tomber sur le chemin.
Arrivé au milieu de la forêt, Darren prit la parole à nouveau :

-Les enfants, pouvez-vous nous aider à ramasser un peu de bois? Moi, je vais allumer un feu pour ne pas que vous attrapiez froid.

Legan poussa un soupir provenant du plus profond de son âme ennuyée et il suivit avec lenteur William afin d’entasser des branches en haut d’une petite colline. Les parents allumèrent le feu et Lê Thu éleva la voix :

-Couchez-vous près du feu, les enfants, et reposez-vous. On va aller couper du bois. Quand on aura fini, on reviendra vous chercher.

William et Legan s’assirent près du feu, et lorsqu’ils eurent faim, ils grignotèrent leur morceau de pain. Ils entendaient des coups de hache et pensaient que Darren était tout proche. Après un moment, Legan comprit que Darren n’avait pas eu le cœur de les abandonner et son angoisse disparut à cette idée. Mais ce n’était pas la hache que les garçons entendaient, il s’agissait d’un sabot que Lê Thu avait attaché à un arbre mort et que le vent faisait cogner contre l’écorce. Comme les enfants étaient assis là depuis des heures, leurs yeux finirent par se fermer de fatigue et ils s’endormirent. Quand ils se réveillèrent, le feu était mort depuis longtemps et il faisait nuit noire. Legan se mit à pleurer tout en grelottant et dit :

-Comment est-ce qu’on va retourner à la maison?

William le consola aussitôt :

-On n’a qu’à attendre que la lune se lève, et on pourra retrouver notre chemin, lui promit-il.

Quand la pleine lune brilla dans le ciel, il prit son frère par la main et suivit les petits cailloux blancs qui indiquaient le chemin. Ils marchèrent toute la nuit et, au petit jour, ils étaient de retour à la maison. Ils frappèrent à la porte. Lê Thu vint ouvrir et, lorsqu’elle les vit, elle poussa un gros juron.

-Méchants enfants! pourquoi avez-vous réussi à revenir…je veux dire, dormir aussi longtemps dans la forêt, hein? On pensait plus jamais vous revoir!

Darren, lui, fut tout content car il avait le cœur brisé d’avoir abandonné ses garçons seuls dans la forêt.
Peu de temps après, la misère régna de plus belle et, une nuit, les enfants entendirent la marâtre dire à leur père :

-Il nous reste juste un demi-pain à manger. Il faut qu’on se débarrasse des enfants, pour de vrai cette fois-ci ; on les conduira tellement profond dans la forêt qu’ils pourront jamais retrouver leur chemin ; c’est la seule solution.

Darren était très malheureux. « Il vaudrait mieux partager le dernier morceau avec les enfants », pensait-il. Mais Lê Thu ne voulut rien savoir. Elle le gronda et lui fit mille reproches. Et ce fut suffisant pour qu’il accepte à nouveau.
Quand les parents furent endormis, William se leva pour aller ramasser des cailloux comme la première fois. Mais la marâtre avait fermé la porte à clé et il ne put sortir. Il retourna dans la chambre, penaud.

-T’as trouvé des roches? demanda Legan.
-Non, mais fais-moi confiance p’tit frère. Je trouverai autre chose. J’espère.

Tôt le matin, Lê Thu fit lever les enfants. Elle leur donna un morceau de pain, encore plus petit que la fois précédente. Sur le chemin de la forêt, William l’émietta dans sa poche ; il s’arrêtait souvent pour en jeter un peu sur le sol.

-William, pourquoi t’arrêtes-tu, que regardes-tu? demanda Darren, perplexe. Allons, avance!
-Je regarde mon petit pigeon, sur le toit, pour lui dire…
-Ta gueule, répliqua Lê Thu. C’est pas un **** de pigeon, c’est le soleil.

Mais William continuait à semer des miettes de pain le long du chemin.
Lê Thu conduisit les enfants au plus profond de la forêt, plus loin qu’ils n’avaient jamais pénétré. De nouveau, elle alluma un grand feu et leur ordonna sèchement :

-Restez là, les enfants. Si vous êtes fatigués, dormez un peu ; on va couper du bois et… on va revenir vous chercher, comme la dernière fois.
-Cool.

À midi, Legan refusa de partager son pain avec William qui avait semé le sien tout le long du chemin et se fit un plaisir de le déguster devant lui. Puis ils dormirent et (surprise!) personne ne revint les chercher. Ils se réveillèrent au milieu de la nuit, et William consola encore son frère en disant :

-On n’a qu’à attendre que la lune se lève, Legan. On va pouvoir voir les miettes de pain que j’ai laissé à terre et on retournera à la maison.
-On devrait pas s’installer ailleurs au lieu de se taper une randonnée nocturne en forêt à chaque semaine? J’ai l’impression que le prochain plan de Lê Thu est de nous égorger dans notre sommeil.
-Pff, elle ferait pas ça dans un conte de fées, rigola William, peu rassuré.

Quand la lune se leva, ils se mirent en route. Mais il n’y avait aucune trace des miettes de pains. Les oiseaux des champs et des bois et des Bones sauvages les avaient mangées. Legan et William mouraient de faim, n’ayant trouvé à picorer que quelques baies sauvages et de drôles de champignons. Alors qu’ils commençaient à voir des Belges nus danser le cancan, ils se couchèrent au pied d’un arbre et s’endormirent.

-

Il y avait déjà trois jours qu’ils avaient quitté la maison. Ils marchaient, marchaient toujours plus profond dans la forêt. Si personne ne venait à leur aide, ils n’allaient pas tarder à mourir. À midi, ils virent, sur une branche, un joli petit oiseau, blanc comme la neige. En fait, c’était une chèvre

-Qu’est-ce qu’elle fout là…? s’étonna William.
-Je sais pas, mais c’est pas bon signe, répliqua Legan. J’ai connu de nombreuses chèvres dans ma vie, et je suis convaincu que l’une d’entre elles était une bombe.
-Hein?

Avant qu’ils ne puissent ajouter quoi que ce soit, la chèvre se jeta au bas de l’arbre et fit mine de charger les garçons. Pris de peur, les deux frères se mirent à crier et s’enfuirent à toutes jambes. La chèvre les chassa jusqu’à une petite maison, puis elle fit un bond spectaculaire et alla se percher sur le toit. Sans se préoccuper outre mesure des capacités surnaturelles de l’animal, William et Legan s’approchèrent avec lenteur de la maison, constatant que celle-ci était faite de pain d’épice et recouverte de gâteau. Les fenêtres étaient en sucre. Les estomacs de Legan et William gargouillèrent en cœur et ils échangèrent un regard.

-Hell yeah! cria William. On va se bourrer la face! Shotgun le toit, il a l’air fucking bon.

William grimpa sur le toit et en arracha un petit bout pour goûter. Legan se mit à lécher les carreaux. On entendit alors une voix qui venait de la chambre et dont l’accent québécois rendait ridicule la chanson qu’elle entonnait :

-Grignoti, grignotons, qui grignote ma maison criss?

Legan adressa un regard à son frère, terrifié, puis ils haussèrent les épaules :

-C’est le vent, c’est le vent, en passant et repassant, répondirent-ils avec logique.

Et ils continuèrent à manger sans se laisser distraire de leur entreprise. William, qui trouvait le toit très bon, en fit tomber un gros morceau par terre ; Legan découpa une vitre entière, s’assit par terre et se mit à manger. Tout à coup, la porte s’ouvrit et une femme aux cheveux courts, un pot masson contenant une substance brune entre les mains, sortit de la maison. William et Legan eurent si peur qu’ils laissèrent tomber tout ce qu’ils avaient dans les mains. La fille secoua la tête et dit :

-Comment vous avez fait pour venir ici? Eille, entrez, entrez. Personne vous fera de mal là, promis. Moi, c’est Marion.

Elle les prit les deux par la main et les fit entrer dans la maisonnette. Elle leur servit un délicieux repas, du lait, des beignets sucrés, des pommes et des noix. Elle prépara ensuite deux petits lits.
Mais la gentillesse de la fille n’était qu’apparente. En réalité, c’était une méchante carré rouge. Elle avait construit sa maison en pain d’épice pour attirer les enfants issus de parents bûcherons. Quand elle en prenait un, elle l’engraissait, le faisait cuire et le mangeait. Pour elle, c’était alors un jour de festin. Elle avait les yeux rouges, comme son carré, et ne voyait pas très clair, mais elle avait un instinct très sûr, comme les animaux et Nolan, pour sentir venir de loin les êtres humains. Quand William et Legan s’étaient approchés de sa maison, elle avait ri méchamment et dit d’une voix mielleuse : « Ceux-là, je les tiens! Ils ne m’échapperont pas, ha, ha! » À l’aube, avant le réveil des enfants, elle se leva. En les voyant dormir si gentiment, avec leurs bonnes joues toutes roses, elle murmura : « Quel bon repas je vais faire! »
Elle attrapa William de sa main rêche, le conduisit dans une petite étable et l’y enferma au verrou. Il eut beau crier, peine perdue! L’étudiante s’approcha ensuite de Legan, le secoua pour le réveiller et lui cria :

-Debout, paresseux! Va chercher de l’eau et prépare quelque chose de bon à manger pour ton frère. Il est enfermé dans l’étable et je veux qu’il devienne aussi beef qu’un bœuf. Quand il sera à point, j’vas le manger.

Legan pleura, mais en vain, comme d’habitude. Il fut obligé de faire ce qu’ordonnait l’étudiante.
On prépara pour le pauvre William les mets les plus délicats. Legan, lui, n’eut droit qu’à quelques restes. Chaque matin, l’étudiante se traînait jusqu’à l’étable et demandait :

-William, tends ton doigt, que je voie si t’es assez gros.

Mais William tendait un petit os et l’étudiante, qui n’y voyait pas très bien, ne s’en rendait pas compte. Elle croyait que c’était vraiment le doigt de William (lol) et s’étonnait qu’il n’engraisse pas. Au bout de quatre semaines, il était toujours aussi maigre ; alors Marion perdit patience et décida de ne pas attendre davantage.

-Holà! Legan, cria-t-elle, dépêche-toi d’apporter de l’eau. Beef ou non, demain je tue William et je le mange.

Pauvre Legan! comme il pleurait, en charriant ses seaux d’eau, comme les larmes ruisselaient sur ses joues! Ce n’était pas tant à cause de la mort prochaine de William, mais plutôt à cause de l’épuisement dû à toutes les tâches que Marion lui demandait.

-Mais qui me viendra en aide? s’écria-t-il. Si seulement les bêtes de la forêt et Nolan nous avaient dévorés! Au moins, ça aurait été… non, c’est pire je crois.
-Arrête de chialer, pis amène l’eau criss, dit l’étudiante.

De bon matin, Legan fut chargé de remplir la grande marmite d’eau et d’allumer le feu.

-On va d’abord préparer la pâte, lui expliqua Marion. J’ai déjà faite chauffer le four.

Elle poussa le pauvre Legan vers le four, d’où sortaient de grandes flammes.

-Glisse-toi là-dedans! ordonna Marion. Et check si c’est assez chaud.
-Me prends-tu pour un con? eut envie de dire Legan.

Marion avait l’intention de fermer le four quand le petit y serait et de le faire rôtir, car l’étudiante voulait le manger, lui aussi. Mais Legan avait facilement deviné ses subtiles intentions et décida de répondre :

-Je ne sais pas comment faire. Comment entre-t-on dans ce four?
-Me prends-tu pour une conne? eut envie de dire Marion. Petite dinde, l’insulta-t-elle méchamment. Regarde, l’ouverture est assez grande, je pourrais y entrer moi-même.

Et elle y passa la tête. Alors Legan la poussa vivement dans le four, claqua la porte et mit le verrou. L’étudiante se mit à hurler d’une manière terrible, mais Legan partit, la laissa rôtir.
Legan courut à toute vitesse retrouver William.

-Libère-moi! cria William au travers la porte. Je nous ai sauvés la première fois avec mes roches!
-Ouin, mais si on s’était pas arrêté pour checker la chèvre, on serait pas ici.
-Come on Legan.
-Bon okay.

Il ouvrit la porte et dit :

-William, nous sommes libres! L’étudiante au carré rouge est morte!

William bondit hors de sa prison, aussi vif qu’un oiseau dont on vient d’ouvrir la cage. Quelle joie! Ils ne se prirent pas par le cou, ne dansèrent pas et ne s’embrassèrent pas! Ils se contentèrent de sourire, puis, n’ayant plus rien à craindre, ils entrèrent dans la maison de l’étudiante, qui hurlait encore.

-Dude, t’es ben sadique.
-Ouais.

Dans tous les coins, il y avait des coffres pleins de perles et de diamants. William oublia aussitôt que son frère avait jeté quelqu’un vivant dans un feu.

-C’est encore mieux que mes petits cailloux! constata William en remplissant ses poches.

Et Legan ajouta :

-En effet.

Et il en mit autant qu’il put dans son tablier fleuri.

-Maintenant, partons, dit William, et tâchons de fuir cette forêt ensorcelée.

Au bout de quelques heures, ils arrivèrent au bord d’une grande rivière.

-On pourra pas traverser, se rendit compte William. Y a pas de ponts.
-Et pas de barque. Mais… voici un Nathan. Si je lui demande, il nous aidera à traverser.

Legan chanta :

-Joli Nathan, joli Nathan
Nous somme William et Legan
Il n’y a ni barque, ni gué, ni pont,
C’est pour passer que je t’appelle.

Le Nathan s’approcha et William se mit à califourchon sur son dos. Il demanda à son frère de s’asseoir à côté de lui.

-Non, répondit Legan. Ce serait trop lourd pour le Nathan. Nous traverserons l’un après l’autre.

Le petit Nathan les amena ainsi à bon port. De l’autre côté de la rivière, ils se rendirent compte bientôt que la forêt leur devenait de plus en plus familière. Finalement, ils aperçurent au loin la maison familiale, et décidèrent d’aller frimer avec leurs perles pour faire chier Lê Thu. Mais celle-ci était morte et Darren était désormais bien solitaire. Il n’avait pas connu un seul instant de bonheur depuis qu’il avait abandonné ses enfants et il était fou de joie maintenant qu’ils étaient revenus. Legan secoua son tablier et les perles et les diamants roulèrent sur le sol. William en sortit d’autres de ses poches, par poignées. Finis les soucis! Ils vécurent heureux tous ensemble.

~ ~ ~

#3 C’est pas un journal intime, c’est juste pour écrire ce que je pense, okay?


9 juillet
Emy a disparu. Ça faisait quelques jours que je ne l’avais pas vue, mais c’est pas rare qu’elle s’enferme chez elle et qu’elle ressorte seulement lorsque ses plans sont accomplis. Par contre, c’était assez inhabituel de sa part de ne pas réagir à une invitation pour une soirée jeu-vidéo. On a fini par comprendre que quelque chose clochait… Ariel et moi, on est allé chez elle et on a compris qu’elle n’était jamais retournée chez elle, le soir où elle a disparu. Sa maison est pas du genre bordélique, mais ses consoles de jeux n’avaient pas été ouvertes depuis le 7 et des millions d’alertes de toutes sortes de jeux s’étaient accumulées. C’était suffisant pour déduire qu’Emy avait eu des pépins.

Dans un village comme Havens Creek, la disparition d’Emy a fait beaucoup de bruit. Constamment entourés par la forêt et son silence emmerdant, les voisins sont pratiquement contents qu’Emy ait disparu : ça leur fait un sujet de conversation en sortant les poubelles, l’autre sujet le plus populaire étant pourquoi Legan Thomas et Lydia Morelli se sont installés dans ce trou minable. Même moi, le phénomène m’intrigue. J’en ai parlé à quelques reprises avec Emy, elle disait qu’ils devaient être un duo de criminels déjà riches qui fructifiait leur richesse « de façon peu légale ». Quoi de mieux que Havens Creek pour échapper à la police tout en continuant leurs opérations? Avec un shérif local comme Thalyk… disons qu’on peut faire à peu près n’importe quoi. Quant à Legan et Lydia, j’ai aucune idée de ce qu’ils peuvent bien faire. L’histoire de criminels serait trop cool pour être vrai. Si ça se trouve, ils sont simplement venus ici parce qu’ils… j’en sais rien et je m’en fous un peu à vrai dire. Tant qu’ils n’ont aucun lien avec la disparition d’Emy, ça me va. Sinon, j’aurais un problème avec eux.

J’ai discuté quelques fois avec Legan. Il est bien, un peu réservé (on sent qu’il cache quelque chose, mais on a tous un secret). Ariel et lui ne s’entendent pas si bien, différentes façons de penser et de fonctionner. Kyle me disait l’autre jour qu’Ariel avait l’impression de ne pas être pris au sérieux et c’est ce qui l’énervait le plus. Moi, je pense que ça fait simplement partie de la personnalité de Legan, de paraître si détaché. Mais disons qu’avec quelques verres dans le corps, il est très sympa. En ce qui concerne Lydia… elle est très charmante, peut-être trop à mon goût justement. On dirait qu’elle joue un rôle, ses actions ne sont sincères qu’à moitié. C’est bizarre.

En tout cas. Thalyk a prévu chercher Emy dans la forêt avec des volontaires. Kyle, Ariel et moi, on a tenu à y aller : Emy est notre amie après tout. Je crois que Lydia s’est portée volontaire aussi. Je vais essayer de lui parler voir si elle aurait un lien avec la disparition d’Emy.

J’espère qu’on la retrouvera bientôt…


-Bones

P-S :
Les somnifères d’Amadriel fonctionnent à merveille. Je n’ai plus de cauchemars.

***


10 juillet
Rien trouvé dans la forêt. Toujours pas de trace d’Emy. Pas pu parler avec Lydia, elle a disparu de son côté avant que j’aie pu me libérer d’Ariel. Quand on est revenu, Legan attendait Lydia et ils sont partis sans même prendre de la soupe qu’Amadriel a fait… Définitivement bizarre.

-Bones

***


21 juillet
Aucune nouvelle d’Emy. Je comprends pas où elle pourrait être. Thalyk croit qu’il lui est arrivé quelque chose de grave. Sans blague. Elle doit être morte depuis longtemps… Ça me tue de savoir que je ne la reverrai pas… d’un autre côté, j’ai l’impression que j’y croirai pas tant que j’aurai pas vu le corps.

Kyle a dit avoir vu Lydia se promener dans la forêt avec une drôle d’arme. Étant le bon garde-chasse qu’il est, il lui a rappelé que la forêt était protégée par la loi. Comme si Lydia avait voulu chasser de l’écureuil… Y a pratiquement rien dans cette forêt. Les animaux ont détalés sans raison quelques mois plus tôt, avec l’arrivée des nouvelles familles (Amadriel & Cie, les Rosama et le couple de fous, Nolan et Lê Thu). En tout cas, le simple fait que Lydia possède une arme bizarre confirme lentement ce qu’Emy avançait…

Je pense mener ma propre enquête avec Ariel et Kyle. On verra bien ce qu’on en retirera…


-Bones

P-S :
Pu de somnifères. Espérons que l’enquête suffira à me distraire cette nuit…

***


6 août
Faëlle a disparu. Ariel est dans tous ses états. Y a officiellement quelque chose qui cloche au village. Deux disparitions à presqu’un mois d’intervalle : c’est jamais arrivé. Notre plus grande tragédie, c’est lorsque le pub du coin a eu une panne de courant durant plus de six heures. Thalyk essaie de prendre sa tâche au sérieux, mais on voit bien qu’il ne sait pas plus quoi faire que nous. On va ratisser les bois tout à l’heure… J’ai pas trop espoir de la trouver là.

En ce qui concerne Emy, on a demandé à tout le monde ce qu’il faisait le soir où elle est disparue (on est pas mal sûr que ça soit le 7, en tout cas, moi c’est là que je l’ai vue la dernière fois). À part le sourire étrange de Niko et le silence de Nolan, on a reçu les réponses les plus banales. On a tout de même trouvé l’alibi de Legan et Lydia un peu faible : randonnée pédestre. Eux deux dans la forêt, aucun témoin. Ça pourrait être un mensonge, mais d’un autre côté, qu’est-ce qu’ils auraient contre Emy?

Et Faëlle? Personne ne déteste cette fille, elle est trop gentille pour s’attirer des problèmes de ce genre. On a demandé des alibis pour sa disparition aussi, mais comme c’était la fête du village, on ne sait pas trop si on peut se fier à ce que les gens nous ont dit. N’importe qui pouvait quitter la fête à tout moment… Ariel a dit qu’il avait vu un grand homme raccompagner Faëlle à la maison. Ses parents ne l’ont jamais entendu rentrer. On a essayé d’aller parler à Darren, le grand homme du village, mais il n’était pas à la maison. Je pense pas qu’il ait un lien dans l’affaire. C’est Darren. Il ne ferait pas de mal à une mouche ce gars.

Bref, on ne sait toujours rien. Ce qui est très encourageant… Peut-être qu’on trouvera des indices avec notre ratissage des bois.


-Bones


+ Il est minuit, on vient de terminer de chercher la forêt. Pas de traces de Faëlle, mais Kyle a trouvé quelque chose. Je suis complètement épuisé (en partie à cause des cauchemars, je devrais vraiment demander à Amadriel d’autres somnifères), je noterai ce qu’il a trouvé demain. Ou plutôt, tout à l’heure…

***


8 août
Thalyk sabote l’enquête. Ariel et moi, on commence à croire que les Greenwood ont quelque chose à avoir avec l’affaire… Je ne sais pas si on peut continuer à faire confiance à Kyle.

Il a essayé de faire passer le coup sur un animal : des marques de griffes dans l’écorce, des fourrés dont l’herbe avait été piétinée par une grosse créature. Kyle devrait savoir qu’il n’y a rien dans la forêt, je vois pas pourquoi il croit pouvoir nous faire avaler ça. En ce qui concerne Thalyk : son alibi est tombé à l’eau. Il avait dit être avec Kyle lorsqu’Emy a disparu, mais s’avérerait que Kyle et Legan… enfin, Kyle n’était pas avec Thalyk ce soir-là. On a réussi à contacter Darren : ce n’est pas lui qui raccompagnait Faëlle. Il nous a dit que c’était le shérif lui-même qui avait proposé de raccompagner Faëlle, un détail que Thalyk n’a jamais mentionné alors qu’on la cherchait dans la forêt. Il nous cache des informations, nous ment et son neveu par alliance est lié avec le duo de pseudo-criminels… Ça n’annonce rien de bon.

Ariel me dit qu’il ne faut pas sauter aux conclusions trop vite… Moi, je crois qu’il faudrait aller tout de suite confronter Thalyk. Si on a tout faux, il nous le dira et on en aura le cœur net au moins. Thalyk n’a pas l’air du type qui sait très bien jouer la comédie. On le sentira s’il nous ment encore…

Tant que Kyle se tiendra avec Legan, je pense qu’il vaut mieux ne plus le mettre au courant de ce qu’on trouve… On lui fournissait peut-être tout ce qu’il avait besoin pour se bâtir des excuses depuis le début… Mais d’un autre côté, pourquoi est-ce qu’il aurait fait ça à Emy et Faëlle? Je comprends pas… Merde, j’espère que ça se règlera vite.


-Bones

***


16 août
J’ai suivi Thalyk lorsqu’il est allé faire une ronde dans la forêt hier. Ça faisait quelque fois que je voyais lui et Kyle aller dans le boisé (ils sont de plus en plus louches). Hier, il suivait un espèce de plan, il n’a pas hésité une seconde et j’ai pu le suivre jusqu’à une sorte de… grotte? Je n’ai pas pu trop m’approcher, y avait plus trop d’arbres à cet endroit pour que je puisse me cacher, mais j’ai vu une ouverture dans la colline, entre deux rochers. Thalyk est entré et il est ressorti quelques minutes plus tard. J’ai dû détaler avant qu’il revienne sur ses pas et me voie. Il n’a rien dit en revenant au village, en tout cas rien publiquement. Faudrait réussir à parler à Amadriel et lui tirer les vers du nez, voir si Thalyk lui a dit quelque chose.

En ce qui concerne Kyle, il a essayé de nous parler, à Ariel et moi, et on est désormais certain que quelque chose cloche. Il était nerveux, son sourire était faux et il analysait trop nos réponses. On aurait dit qu’il avait comme mission de nous interroger et on a tout fait pour ne rien laisser passer. Ariel est certain que Legan l’a envoyé pour nous soutirer des informations. Lydia et Legan sont peut-être dans le coup eux aussi alors. Si ça se trouve, ce sont les cerveaux de l’affaire et ils ont réussi à corrompre Thalyk et sa famille. Avec le shérif de leur côté, rien peut les arrêter.

J’ai envie de hurler en songeant à Emy. Pourquoi ils lui auraient fait ça?? Ça me dépasse. Dès que je trouve les preuves, ils peuvent être sûrs de passer un mauvais quart d’heures.


-Bones

P-S :
Il y a eu de l’agitation entre Legan et Nolan hier. Legan a convaincu Thalyk de le mettre en cellule. J’ai parié 10$ avec Ariel : demain, Nolan se sera enfui, c’est clair.

***


17 août
10$ en poche. Thalyk est furieux. Aucune trace de Nolan.

-Bones

***


7 septembre
On avait à demi raison. Les Greenwood étaient dans le coup et Legan et Lydia avaient les rênes, mais ils viennent de se débarrasser d’un joueur. Thalyk est disparu. La police est en renfort dans le village maintenant, l’escouade est dirigée par un certain… Jake Morelli. On est foutu. Je ne sais pas ce que Legan et Lydia veulent faire de Havens Creek, mais comme c’est parti, j’ai l’impression qu’on va tous disparaître un à un.

Quelques familles sont carrément partie du village (dont Darren). Moi, je resterai jusqu’à la fin. Pas question d’abandonner d’Emy. Son corps doit être quelque part, même s’il ne doit plus rester grand-chose. Si je pars, ça signifie que je laisse filer ceux qui ont fait ça et ils gagnent. Je ne les laisserai pas gagner, ça c’est sûr.

Ils font encore une battue dans la forêt, mais cette fois, les civils n’ont pas le droit de participer. Rien que les Morelli, Legan et son nouveau chien de poche, Kyle. Parce que, bien sûr, même si c’est de son oncle qu’il est question, Kyle ne remet pas en doute les actions de Legan. Un vrai lavage de cerveau…

Ariel me dit que la fatigue brouille mon jugement. Selon lui, Kyle a de bonnes raisons de faire confiance à Legan. C’est vrai que Kyle n’est pas du genre à accorder stupidement toute sa confiance à une seule personne. Mais qui sait. Peut-être que Legan est un dieu au lit et c’est suffisant pour garder Kyle avec lui. Bon, je sais, c’est pas valable comme argument. D’après moi, Legan retient Kyle auprès lui d’une autre façon. Ce n’est pas avec amour que Kyle le regarde, c’est pratiquement avec désespoir.

Moi, cette nuit, je me fiche du clan Morelli, je vais tout de même dans la forêt. Ariel ne veut pas que j’y aille, mais je m’en fiche aussi. Notre enquête sur Emy a abouti nulle part, il faut bien avancer d’une quelconque façon, même si ça implique aller à l’encontre de l’ordre. Ariel a pas à me suivre. Je lui ai demandé de parler avec Kyle, pour essayer de comprendre ce qui se passe avec Legan et Cie.

Je le répète, si je croise ceux qui ont fait ça à Emy, je me ferai un plaisir de leur péter la gueule.


-Bones

***


11 septembre
Je me suis battu avec Nolan. Et je ne sais plus si Legan et Lydia sont suspects ou non.

Ariel a discuté avec Kyle. Paraîtrait que les deux travaillent dans un domaine « particulier ». Kyle n’a pas voulu préciser, il en avait « pas le droit », ce serait « trop dur à accepter ». Lui-même n’arrivait toujours pas à le croire selon ce que m’a dit Ariel. Alors Emy avait raison : ils sont dans la mafia et font des trucs illégaux, et je m’en tape. Ils veulent probablement résoudre l’enquête au plus vite pour empêcher la police de plus haut niveau de venir mettre le nez dans leurs affaires et les arrêter. Toute cette histoire de disparition attire l’attention sur Havens Creek et ça, ça leur plaît pas du tout.

En ce qui concerne Nolan, il est numéro un sur ma liste de suspects. Je l’ai retrouvé après la battue, dans la forêt. On est tombé face à face pile à l’endroit où se trouvait la grotte. Il venait d’en sortir. J’ai pas eu le temps de poser de question, il m’a sauté dessus. J’ai réussi à avoir l’avantage et là, je l’ai forcé à répondre à mes questions. Des alibis? Il n’en avait pas. Pourquoi il s’était évadé? Il trouvait la police incompétente et avait décidé de mener sa propre enquête, lui aussi. Ça ne faisait pas de sens, il doit se contrefoutre d’Emy et Faëlle. J’ai pas eu le temps de demander autre chose, Nolan a sous-entendu que Lê Thu allait arriver et je n’avais pas envie de me taper les deux en même temps. J’ai fait promettre à Nolan de ne rien dire à propos de notre rencontre, que je faisais mon enquête aussi. Il a simplement souri. Je pense qu’il va tout faire pour me faire porter le blâme. Pour le moment, il a encore rien dit à Jake Morelli. Ce sera idiot de m’accuser sans preuves ni témoins, j’imagine. Surtout qu’il est lui-même recherché.

Les Rosama ont foutu le camp. Ils n’ont pas envie de perdre un autre de leurs enfants. Ça se comprend. Octobre approche, la prochaine victime aussi. Si c’est Nolan, alors je saurai que c’était pas lui.


-Bones

***


28 septembre
Ariel s’inquiète pour moi. Je passe mes journées enfermé à la maison. Je dois admettre que c’est pas la forme. Je pense constamment aux disparitions, je dors mal, la menace Nolan plane toujours… Je ne sais plus quoi faire, où chercher. Je suis retourné à la grotte : il n’y a rien du tout. Je m’attendais à voir peut-être des cordes, des armes, quelque chose ayant servi à capturer les victimes. Nada. Nolan a dû tout enlever.

Le soir où j’ai suivi Thalyk, il a dû trouver les armes du crime ou d’autres machins compromettants. Il en a parlé à Amadriel, et Nolan a dû entendre tout ça depuis sa cellule (foutu là, gracieuseté de Legan). La grotte doit être son repaire secret, alors en entendant ça, il a dû prévoir un plan pour éliminer Thalyk, qui est disparu le 3 septembre. En s’évadant de sa cellule, il savait que Thalyk le considérerait comme étant très suspect et se lancerait à sa poursuite. Il l’a donc attendu patiemment dans sa grotte et… a attendu une dizaine de jours avant de l’enlever? Cette partie-là fait pas trop de sens, mais c’est de Nolan qu’on parle. Bref, je suis sûr qu’il a éliminé Thalyk pour se protéger et pendant que tout le monde cherchait le shérif, il est simplement resté caché dans sa grotte, et je l’ai surpris quand il a cru la voie libre. Maintenant Lê Thu le cache, et j’ai aucune idée d’où il pourrait être.

En tout cas, j’ai la nette impression que c’est moi la prochaine victime. Ariel, si jamais tu lis ce foutu journal : TIENS-TOI LOIN DE NOLAN. C’est lui, j’en suis sûr. Lydia et Legan sont peut-être croches, mais au moins, ils essaient de régler le problème.

Je me demande si Kyle aurait un lien dans tout ça? Je ne comprends pas pourquoi il s’est rapproché de Legan, et je ne comprends pas pourquoi il reste avec lui. Il y a quelque chose de louche là aussi… Ariel est censé travailler sur ça de son côté, mais il passe plus de temps à s’inquiéter pour moi qu’à faire avancer l’enquête. Je pense aller parler moi-même à Kyle. Ça sera plus simple.


-Bones

***


Ariel déposa le cahier avec lenteur. Lydia n’avait pas cessé de faire les cent-pas durant la lecture alors que Legan et Kyle s’étaient assis dans un coin, sans rien dire. Nolan eut un rire, appuyé contre la porte, Lê Thu à ses côtés.

-En tout cas, on peut lui accorder un point : il faut se tenir loin de moi.
-Quand est-ce que tu l’as vu la dernière fois? demanda Lydia en se tournant vers Ariel.
-Il y a quatre jours, c’était le 27. Je l’ai vu avant qu’il écrive la dernière partie.
-Kyle, Bones ne t’a pas contacté depuis?
-Non. Personne n’est venu à la maison, personne n’a appelé.

Un silence de mort flottait dans le minuscule salon de Bones. Ariel se frotta le crâne, n’arrivant toujours pas à croire tous les liens que Lydia et Legan lui avaient permis de faire. Il refusait de croire à ses conclusions, mais d’un autre côté…

-Cette histoire de somnifères… Il n’est jamais retourné en chercher chez Amadriel? continua Lydia.
-Je pense bien qu’il n’avait plus confiance en elle, soupira Kyle.
-Ça aurait aidé, qu’il les garde? s’enquit Ariel.
-Pas pour les victimes en tout cas. C’est un coup de chance que personne ne se soit fait attaquer avant, répliqua Legan. Somnifères ou non, ça allait arriver tôt ou tard.
-Mais pourquoi Emy? C’est son amie! s’exclama Ariel. Et Faëlle, il la trouvait gentille, il l’a même écrit!
-Ariel, il n’est plus la même personne lorsqu’il se change, répéta Legan, pour la millième fois. Ça aurait pu tomber sur toi.
-Je n’y crois pas…
-Mais la grotte, fit Nolan avec sérieux. C’était réellement son repaire?
-Oui, confirma Lydia.
-Thalyk et moi, on est allé tout nettoyer un soir.
-Les corps étaient là? demanda Ariel.
-Oui... enfin, ce qui en restait, marmonna Kyle, blême.

Une nouvelle vague de découragement submergea Ariel.

-Qu’est-ce qu’on fait? Il pourrait être n’importe où.
-La même situation doit se répéter tous les mois, répliqua Lydia. Ce soir, c’est la pleine-lune : il doit se sentir bizarre, tenter de s’isoler. Tu sais où il va d’habitude?
-Il s’enferme souvent ici. Je n’avais pas… associé ça à sa condition. Je croyais que c’était un trait de personnalité liée à l’introversion.
-Ouais, les gens font souvent cette erreur, lui assura Legan, avec un ton frisant la condescendance.

Ariel lui jeta un regard froid.

-Je n’ai aucune idée où il pourrait être, avoua-t-il sèchement.
-Avec la fatigue accumulée, la frustration et etc., la frontière entre ses deux formes est peut-être plus fragile. Il se souvient peut-être de la grotte et son instinct le pousse là? suggéra Kyle.
-Tu apprends vite, le félicita Legan.
-Ça pourrait être une option, approuva Lydia.
-Aurez-vous besoin d’un coup de main pour l’attraper? demanda Nolan.
-Tu l’as encore sur le cœur, qu’un minus comme Bones t’ait plaqué au sol?
-Si j’avais su que j’avais affaire à une créature surnaturelle, disons que je l’aurais mieux pris, effectivement.
-Vous allez le tuer? comprit soudainement Ariel.
-On n’a pas le choix. Il est trop dangereux.
-Vous allez le tuer!

Nolan leva les yeux au ciel.

-Gérez-le, je vous attends dehors, annonça-t-il en suivant Lê Thu à l’extérieur.

Ariel tourna la tête vers Lydia.

-Vous allez vraiment l’exécuter?
-C’est ce qu’on fait Ariel : on est des hunters, on sauve les gens des créatures surnaturelles.
-Mais Bones n’est pas qu’un… loup-garou… il est humain aussi!
-Peut-être. Mais il a déjà tué trois personnes. Et la prochaine victime ne saurait tarder.
-Tu devrais aller chez toi Ariel, lui proposa Kyle. Verrouille les portes, tiens-toi tranquille et tout devrait bien aller. On va s’occuper de Bones.
-En quoi le fait d’être hunter justifie vos actions! s’écria Ariel en se levant. Vous l’avez dit vous-mêmes : Bones ne peut pas le contrôler! Vous, vous allez le tuer en pleine connaissance de cause! En quoi cela ne fait pas de vous des monstres aussi?

Avant qu’il ne puisse dire autre chose, Legan lui planta une aiguille dans le bras. Ariel la retira rapidement, un hoquet surpris franchissant ses lèvres.

-Qu’est-ce que c’était?
-Un somnifère. La spécialité d’Amadriel.
-Q-Quoi?
-Demain, tout sera réglé Ariel, lui promit Kyle. Je suis désolé…
-M-Monstres… Vous… v-vous êtes tous des monstres…
-T’en fais pas, dès que le loup sera mort, on ira ailleurs.

Ariel trébucha contre sa chaise. Kyle le rattrapa de justesse et l’aida à s’étendre sur le sofa. Les larmes lui montèrent aux yeux d’Ariel alors qu’il observait son ami.

-J’arrive pas à croire que tu les aides à tuer Bones…
-Il a tué Faëlle, Ariel. Il a tué mon oncle et Emy.
-Il n’a pas fait exprès.
-Faut que ça cesse, répliqua Kyle. Je suis désolé.

Ariel voulut remporter l’échange, rallier Kyle à sa cause, mais le somnifère était trop puissant et ces paupières se fermèrent malgré lui. Il entendit Legan une dernière fois avant de sombrer dans l’inconscience :

-La chasse est ouverte!

~ ~ ~

#4 Nice ass bro

-I swear it’s not just the alcohol talking! Every day I dare not asking, but now it’s too much to handle… Can I touch it!

Legan pointa le micro vers la foule, leur laissant le plaisir de hurler à pleins poumons le reste des paroles. Un vague sourire planant sur ses lèvres, il ferma les yeux, son corps bercé par la musique, et il écouta avec fierté les milliers de bouches qui scandaient les paroles qu’il avait écrites. Il ne rouvrit ses yeux qu’à la fin de la chanson. Les lumières étaient rivées sur la foule, lui permettant de bien voir les gens qui sautaient dans le parterre.

Le chanteur fit un clin d’œil à une fille qui le saluait vigoureusement de la main, puis il alla chercher sa guitare posée près du back stage. Alors qu’il enfilait la sangle, il entendit Bones prendre possession de son micro.

-What’s up New York Cityyyy! cria-t-il avec une voix pas très sexy.

Legan eut un sourire et alla se poster aux côtés du guitariste, attendant la suite.

-You are all beautiful tonight, girls AND boys! leur assura Bones en pointant partout autour de lui, arrêtant son doigt sur le torse de Legan qui fit semblant d’être flatté par le compliment.
-Hey Bones, get your paws off my baby!
-Woops, sorry Kyle.
-How are you all feeling tonight New York? fit Lydia en se plantant au milieu de la scène, un franc sourire aux lèvres.

Un hurlement général regroupa les réponses de la foule.

-Are you feeling jazzyyyy! cria Bones en se dandinant. Does anybody want to get up here and dance with us!

Les premières rangées s’agitèrent davantage alors que Legan s’avançait vers le bout de la scène faisait mine de chercher quelqu’un. Une fille aux cheveux noirs tendit les mains vers lui, elle portait une camisole du groupe qui devait dater de leur première tournée. Définitivement une vieille fan. Legan sentit son cœur d’artiste fondre et il la pointa à Adam et Jérôme (deux gardes de sécurité).

Un garçon avec les cheveux en pétard se mit à hurler d’excitation et poussa la fille pour embarquer sur le stage, croyant que Legan l’avait pointé, lui. Avant que le chanteur n’ait pu corriger la situation, le garçon se trouvait à ses côtés, et la fille, déçue, toujours dans la foule.

-Oh my god, I love you so much! I came all the way from Montreal, I love you, I love you! criait le garcon en s’accrochant à Legan.

Et il courut rejoindre Lydia pour prendre un selfie avec elle. Legan profita du fait que les caméras étaient rivées sur l’énergumène pour s’agenouiller vers Adam.

-I wanted the girl! lui dit-il à l’oreille en pointant la fille aux cheveux noirs. Get her!
-Oh!

Adam fit un pas vers la fille, lui expliquant qu’elle avait été choisie pour monter aussi. Un énorme sourire se dessina sur ses lèvres (Legan en fut heureux) et Jérôme et Adam l’aidèrent à passer par-dessus la barrière.

-Oh, another one! Cool! s’écria Bones, qui était la nouvelle cible du fanboy hystérique. Come over here darling!

Legan prit la main de la fille, la hissa sur le stage et l’aida à marcher jusqu’à Bones. Il sentait la main de la fille trembler dans la sienne. Compatissant, il la serra contre lui en posant son bras sur ses épaules.

-What’s your name? demanda Bones en lui tendant le micro.
-K-Kelly.
-Well, hi Kelly, nice to meet you. This is William, he’s from Montreal. Are you from here?
-I’m from Montreal too, admit Kelly, gênée.
-Oh awesome! Nice to meet you guys! So are you ready to dance with us? ‘Cause the next song is called…
-Tonight we’re dancing! cria Lydia, provoquant la folie générale.

La batterie établit le rythme et la chanson débuta. William courut pratiquement tout le long, prenant une dizaine de selfie avec tout le monde alors que Kelly se contentait d’observer tout le monde avec admiration, dansant un peu au rythme de la musique, mais trop intimidée par la foule pour se laisser aller. Lorsque la chanson se termina, les deux fans se firent amener back stage et purent continuer à assister au spectacle depuis là. Legan ne pouvait s’empêcher de jeter des regards à Kelly : il avait l’impression d’avoir réalisé son rêve en la faisant monter sur le stage et il était content d’avoir pu lui faire plaisir.

Le spectacle dura encore quelques minutes, puis il vint à son terme. Après le rappel, le groupe quitta rapidement vers le back stage, passant à côté de William et Kelly. Kyle, Ariel et Emy les saluèrent personnellement (ils n’avaient pas pu le faire puisqu’ils étaient bloqués derrière leurs instruments), puis Bones leur offrit de venir discuter avec eux dans les loges. Kelly porta les mains à sa bouche alors que William sautait sur place.

-OUI! Oui, oui, oui! C’est trop cool! répétait-il.

Ils nous suivirent jusqu’aux loges où se trouvaient quelques collations et des bouteilles d’eau en quantité industrielle. Legan s’en empara d’une, s’écrasa dans le sofa le plus proche et vida la bouteille d’un trait.

-Servez-vous, déclara Bones en pointant les chips, le chocolat et les fruits. Il y en a pour tout le monde.
-C’est trop cool! s’écria William en se jetant sur le chocolat.

Kelly resta timidement près de la porte, observant les membres du groupe avec la même expression émerveillée que durant le spectacle. Legan lui fit signe de s’asseoir à côté de lui.

-You speak French?
-O-Oui… Oh my god, je… Je tiens juste à vous remercier… J’adore votre musique, et vous êtes des personnes tellement biens et drôles, et je vous aime tellement… Merci mille fois de m’avoir fait monter sur scène!
-De rien, ça me fait plaisir, lui assura Legan.
-Il est joli ton chandail, commenta Lydia en pointant la camisole de Kelly.
-Ah merci! Je l’adore!
-Voudrais-tu qu’on le signe? lui suggéra Kyle en s’approchant.
-Oh, ça risque de partir au lavage, non?
-On est mieux de prendre une photo, répliqua Bones, accompagné de William. On peut aller chercher notre photographe et il vous enverra la photo par courriel. Ça vaut mille fois la qualité d’une photo prise par un cellulaire en train de sauter sur scène, ha, ha!
-OUI, PLEASE!
-Oh my god, ça serait vraiment gentil!
-Je vais aller chercher Cameron, commença Ariel.

La porte s’ouvrit au même instant.

-On me cherche? s’enquit Cameron en éclatant de rire.
-On a besoin de deux photos avec ces jeunes gens, lui expliqua Lydia.
-Pas de problème! Ah, c’est ceux que vous avez fait monter sur scène. Bonjour.
-Cameron! s’écria Kelly, surprise. Je suis le groupe depuis vraiment longtemps, et tu apparais souvent dans les vlogs, et je voulais juste dire que t’es vraiment beau et adorable et parfait!

Les joues à Cameron virèrent rose alors que Legan éclatait de rire.

-Euhm, merci. C’est très gentil. Waouh, j’ai l’impression que c’est moi la rock star maintenant.
-Eh, ça va, la tête t’enfle pas trop? le taquina Bones. T’es que photographe : prends les photos et retourne dans le placard.
-Eh, je suis photographe, pas Harry Potter.

Le groupe rit, puis tout le monde se plaça pour prendre une photo ensemble. Emy tapa la main de Bones qui s’approchait de sa hanche.

-Bas les pattes Stone.
-Ouin Bones, t’es colleux ce soir, commenta Kyle.
-Et personne veut en profiter, pff!

Ariel sembla en désaccord avec l’affirmation, mais Cameron attira leur attention avant qu’il ne puisse répliquer.

-Eh, les nymphomanes, on regarde vers l’avant, merci. Legan, essaie d’avoir l’air heureux.
-I can’t do it when you’re in the same room as me.
-Ha, ha, thanks a lot.

Legan esquissa malgré tout un sourire et se pencha un peu pour être à la hauteur de Kelly. Cameron prit quelques clichés, puis il accepta de faire des photos individuelles pour William et Kelly. Alors que William posait avec Bones et Kyle, et que Kelly discutait dans un coin avec Emy et Lydia, Legan observait la jeune fille depuis le comptoir de grignotines. Ariel le rejoignit avec lenteur.

-She seems happy.
-Yeah, she does.

Et c’était grâce à des fans comme celle-là que Legan adorait son métier.
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