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 Why am I even posting this here

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Kyle

Kyle


Messages : 122
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MessageSujet: Why am I even posting this here    Why am I even posting this here  Icon_minitimeJeu 7 Fév 2013 - 0:05

Spoiler:

Son histoire commença ainsi :

À treize ans, Etsu brûla sévèrement le chien du voisin qui avait essayé de le mordre. L’animal en mourut quelques jours plus tard et l’odeur flotta presque tout l’été dans les environs, une odeur de chaire putride enfoncée dans la terre comme un arrière-goût nauséabond.

À quatorze ans, il mit accidentellement le feu au balcon en bois de sa maison. Une partie s’effondra en un fracas de planches noircies, l’autre fut sauvée à temps par les pompiers. Les travaux de réparation stagnèrent pendant des mois et l’herbe des alentours ne verdit plus jamais comme autrefois.

À quinze ans, il rendit sa grand-mère complètement aveugle.

À seize ans, il releva les yeux vers une jeune femme au sourire doux et entendit au fond de sa tête : « Ne t’en fais plus, Etsu, nous te ramenons à la maison ».

-

Il y avait une idée selon laquelle chacun, enfin, chaque mutant, était accepté au sein de l’Institut Xavier pour enfants surdoués, mais que seulement une poignée des meilleurs, l’élite de corps et d’esprit, devenait un jour membre des X-Men. Les critères n’étaient pas explicites, les élèves ne savaient pas vraiment comment ceux-ci étaient choisis, cependant, il y avait une certaine forme de hiérarchie au sein de l’école, comme un savoir commun que ceux-ci et ceux-là deviendraient définitivement des X-Men. Ces gens aux pouvoirs puissants et pratiques, une dose de leadership et de courage en poche, ces gens à la tête des classes physiques, des entraînements quotidiens, ces gens qui semblaient juste s’en être si bien sortis.

Sans surprise, Etsu Asano ne faisait pas partie du lot.

-

Michael était particulier comme seuls les mutants pouvaient vraiment l’être. Sa peau était pâle, presque translucide, et légèrement verdâtre, ses yeux s’étiraient en amande, un peu trop larges pour paraître normaux, la pupille à la verticale, et de fines ailes, longues et larges, se pointaient dans son dos. Il était plutôt ridicule, vraiment, avec ses jeans trop larges et ses t-shirts de bands troués au niveau des omoplates pour laisser passer les ailes, ses cheveux châtain ébouriffés, cachant à peine ses oreilles pointues. (Et lorsqu’il n’avait pas à sortir, il restait torse nu, se baladait même souvent dans le manoir de cette façon, car l’effort pour enfiler un haut ne valait pas le coup lorsqu’il n’y avait pas de cours selon ses dires.) Il avait l’air d’une fée sans-abri et il ne s’en souciait pas le moins du monde.

Michael aurait dû être tant de choses, sombre et amer, en colère contre le monde et lui-même et il était tout et rien de cela, désabusé et rieur, la tête haute et les épaules rejetées en arrière, mains en poche, le regard vibrant. Il n’y avait pas beaucoup de gens comme lui dans cette école.

Etsu ne le lui avait jamais dit, mais il l’avait toujours adoré. Il l’avait aussi toujours un peu trop envié.

Après tout, on leur répétait souvent qu’ils étaient ce qu’ils étaient et qu’il fallait en être fier et il n’y avait personne qui appliquait mieux cette leçon que Michael Foster.

-

Ils se rencontrèrent dans un coin de la bibliothèque. Etsu lisait un livre sur la révolution française, tassé derrière plusieurs étagères. Par la suite, lorsqu’il prendrait la peine de repenser à ce moment, il s’amuserait d’y observer une trame bien définie se mettre en place dès le premier instant au-dessus de Michael Foster. Rébellion, fougue, liberté, égalité, Etsu n’était pas très proche de ce genre de chose, sauf peut-être dans sa vigueur à s’apitoyer sur son sort. De l’autre côté, il y avait Michael, Michael et sa grande gueule, ses philosophies stupides, Michael qui brillait si fort, comme une petite étoile, Michael qui s’effondra ce jour-là dans le siège adjacent, trempé jusqu’au aux os, et arrosant tout sur son passage sans considération aucune. Le regard meurtrier que lui envoya alors Etsu fut le premier d’une longue et pénible série.

-Oh, je te dérange?

La voix de Michael avait cette teinte musicale, un accent un peu étrange qui semblait venir de partout et nulle part à la fois. Etsu, en le voyant pour la première fois aussi directement (car oh oui, il l’avait déjà remarqué, comment était-il possible de faire autrement), fut frappé par l’existence si inhumaine de cet individu. C’était une pensée un peu cruelle, même si les mutants ne se considéraient pas toujours à proprement parler comme des humains ou tout du moins, les mêmes êtres humains que les normaux, il y avait un attachement assez profond pour bien d’entre eux au concept d’humanité. Réussir à se faire passer pour un humain normal, se cacher, se fondre dans la foule, paraître ordinaire, tout ceci, un vrai petit succès pour le mutant moyen.

Au premier coup d’œil, Michael Foster n’avait pratiquement rien d’humain.

-Oui, tu me déranges, dit Etsu, la voix basse, acérée. Normalement, lorsqu’une personne s’isole de cette façon, dans une bibliothèque qui-plus-est, c’est qu’elle ne souhaite pas être dérangée. Encore moins par quelqu’un qui accompagne son arrivée d’une douche impromptue. Dans une bibliothèque. Est-ce que tu es seulement au courant qu’il y a des livres ici?

Michael le fixa, ses yeux si singuliers semblant lui manger le visage, brillants et larges sous de courts cils transparents, et Etsu se fit un point de maintenir son regard, mâchoire serrée et menton relevé, pour démontrer qu’il était sérieux, que c’était son havre de paix et que l’autre n’était absolument pas le bienvenu.

Puis, Michael éclata de rire.

Etsu sursauta, pris par surprise, mais se rattrapa bien vite, fronça les sourcils, adopta une défense offusquée.

-Ce n’était pas une blague, je te signale, s’interposa-t-il et sa voix avait monté d’un cran malgré lui, car l’autre n’arrêtait tout simplement pas de rire, ce crétin. Je suis sérieux, qu’est-ce que tu fiches dans une bibliothèque, tu as l’air d’être sorti d’une piscine et ferme-la bon sang, tu vas nous faire jeter dehors! Shhh!

Michael redressa la tête, les épaules tressautant encore. Il souriait, ses lèvres retroussées sur des dents petites et pointues, comme un animal vicieux. Etsu remarqua à ce moment dans une zone lointaine et non-agacée de son esprit qu’il n’avait pas de sourcils.

-Ah, je m’excuse, fit l’intrus qui n’avait pas l’air repentant du tout. C’est qu’il pleut des cordes à l’extérieur et bah, on a tous été surpris par la pluie.

Il s’enfonça dans son siège, laissa échapper un hmmm content et ferma les yeux. Etsu le regarda, incrédule.

-Tu réalises que ton histoire est horriblement incomplète? Et tu te fichais de moi pas vrai? Pourquoi est-ce que tu riais autant? Je n’ai rien de ridicule, c’est toi qui es parfaitement ridicule, à parler trop fort et à agir avec autant de classe qu’un chien mouillé. Moi, je ne revendique que ma paix personnelle.

Michael ouvrit une paupière, le sourire si particulier refaisant surface à une vitesse alarmante. Il semblait à deux doigts d’éclater à nouveau de rire et Etsu se jura que si la chose se reproduisait, que son orgueil soit damné, il allait se lever et partir. Il avait une tolérance assez basse pour les individus inconnus qui se moquaient de sa tête sans aucune raison.

-Pardon, pardon, dit immédiatement Michael en relevant les mains. C’est juste que. Tu es tellement drôle. J’ai été surpris, c’est tout.

Etsu plissa les yeux, toute sa posture criant la défiance.

-Je ne vois pas en quoi c’est différent que d’affirmer que tu te moquais de moi. Tu es illogique, je hais les gens illogiques.

Michael eut un hoquet de rire et détourna précipitamment les yeux lorsqu’Etsu vira deux lasers brûlants sur lui. Il croisa les bras derrière sa tête, nonchalant, ses ailes s’étirant de chaque côté du fauteuil. Elles battaient doucement, comme entrainée par une brise invisible, et semblaient presque translucides, de petites veines parcourant un tracé complexe sur toute leur surface. Etsu glissa les yeux sur elle, laissa échapper un souffle discret et ses épaules baissèrent légèrement. Il tourna la tête, accrocha l’autre avec un air rigide.

-Tu es Michael Foster, je me trompe?

-Le seul et unique. Ma célébrité me suit, à ce que je vois, fit-il sans lâcher un battement.

-Oh célébrité, ne te gonfle pas trop, je n’ai pas encore envie de te demander un autographe, railla Etsu. On a quelques classes ensemble, voilà.

Michael l’observa longuement, son sourire plus petit, comme s’il essayait de figurer quelque chose et Etsu n’apprécia pas trop l’impression. Etsu ne dit rien durant un temps admirable, vraiment, mais il ne put s’empêcher de siffler un « Quoi? » agacé après plusieurs secondes du traitement silencieux.

-Non, non, rien, répondit Michael en secouant la tête. On a réellement des classes ensemble? Je ne t’avais jamais remarqué, je crois bien.

Etsu roula des yeux, détourna la tête. Il referma son gros bouquin d’un geste sec et rétorqua :

-Non bien sûr. Tu sèches plus de cours que tu n’en suis, c’est normal.

-Parce que tu as remarqué ce détail?, lança Michael, l’œil brillant, cet air malin de nouveau sur son visage et ses dents avaient définitivement quelque chose de terrifiant.

Etsu se crispa imperceptiblement; il n’aimait pas particulièrement ce genre d’implications. Il lui renvoya un regard noir de biais, puis garda résolument son attention sur la fenêtre quelques mètres plus loin. Le soleil pointait au travers des fins rideaux, jouant des formes subtiles sur la petite table juste au-dessous et Etsu sentit une soif bien précise lui prendre la gorge. La tête lui tournait un peu.

-Okay, très bien, j’ai saisi, finit par dire Michael. Recommençons les choses proprement. Je suis Michael Foster, enchanté et désolé pour l’arrosage de tout à l’heure. Maintenant, ô camarade de classe, aurais-tu par hasard un nom aussi?

Il souriait toujours. Assis comiquement droit sur son siège, les mains posées sagement sur ses genoux, il ouvrait grand les yeux et souriait. Etsu lui renvoya un air très peu impressionné.

-Je peux juste t’appeler Martin sinon, ajouta Michael. Ou Troy. Je ne suis pas bien difficile.

-Etsu Asano, coupa brutalement celui-ci. Pas de surnoms stupides et si tu peines trop à prononcer mon prénom, j’ai un très bon et parfaitement utilisable nom de famille à portée de main. Donc. Utilise-le.

-Okay okay, rit Michael. Etsu Asano, c’est bon. Je vais tâcher de m’en souvenir demain, avec tout mon talent pour retenir les noms des gens…

-Pas de surnoms stupides.

-Mais non, mais non, c’est promis. Sinon, à part te lancer dans des discours enflammés avec de parfaits inconnus, qu’est-ce que tu fais de bon dans ta vie?

Il s’agissait d’une chose particulière pour Etsu, quelqu’un l’abordant ainsi et ne reculant pas sur ses pas par la suite. Il n’était pas une personne douce, ne prétendait pas l’être et ceux qui restaient étaient ceux qui le voulaient bien. (Les cyniques, les masochistes, allez savoir, mais Michael, Michael était d’un autre genre.) Cependant, il y avait une raison pour laquelle Etsu ne l’avait pas tout simplement planté là, quelques temps plus tôt. Une raison autre que l’orgueil, qui était peut-être imprécise et un peu idéaliste, mais qui se rapprochait néanmoins de ces lignes : Michael était curieux, Michael était intéressant et il pouvait aussi, possiblement, être bon à garder.

Puis, il y avait les détails comme celui-ci :

-Hey, une minute. Il ne pleut même pas à l’extérieur! Il n’y a pas eu de pluie depuis une semaine!

-

Michael n’avait pas beaucoup d’amis. Il parlait avec tout le monde, facile d’approche, sympathique et nonchalant, mais ne gardait que très peu de contacts proches. Chacun le connaissait, personne ne le connaissait.

Etsu n’avait jamais réalisé à quel point ils étaient à la fois semblables et diamétralement opposés.

-

Un jour, Michael l’embrassa. Ce fut bref, léger, et le cerveau d’Etsu s’arrêta brutalement, sa respiration bloquée dans sa gorge et une vague impression de huh, ses lèvres sont vraiment douces en arrière-plan. Michael tenait son visage à quelques centimètres à peine du sien, lisse, presque inexpressif, sauf pour ses yeux, ses grands yeux miroitant qui tressaillaient un peu partout sur la figure d’Etsu jusqu’à ce qu’il se sente pris de vertige. Il y eut un moment vide, une seconde immobile, puis Michael secoua doucement la tête, un sourire aiguisé étirant sa bouche et Etsu fixa son regard sur celle-ci, vit l’excuse stupide se dessiner sur le bout de sa langue, le rire calculé se faufiler sur ses coins de lèvres. Alors, il empoigna les cheveux de Michael et le tira férocement vers lui, agrippa son visage, enfonça ses ongles dans sa peau verte et Michael s’étouffa de rire contre sa bouche.

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